dream color dizziness (semaine 1, mercredi - 14:00) (kyle)

Accroupie en silence au bord de la rivière, dans la forêt. Hirono a finalement pu remarquer que c'était un bien meilleur spot de pêche pour des espèces comestibles, bien qu'elle doive abandonner l'idée de plonger pour pêcher pour le moment. Dans sa zone à scruter les petites truites dorées dans l'eau claire, un seau posé à côté d'elle dans lequel nagent déjà quelques poissons. Avec quelques efforts supplémentaires, peut-être que ça ferait un en-cas acceptable, faute de pouvoir pêcher pour vingt personnes. Pas de couteau ou de lance, elle les attrape à la main comme elle le faisait avec ses copains quand elle était gosse, même si à l'époque, ils étaient quand même bien moins adroits. Un candidat marche dans sa direction de l'autre côté du courant, et elle lui fait signe de s'arrêter, index sur les lèvres pour lui indiquer de ne pas faire de bruit. « Chut ! » Un geste vif, les deux mains saisissant le poisson d'un geste expérimenté, et Hirono sort la truite de l'eau pour la brandir vers @Kyle avec un sourire satisfait. « La truite. Pour dîner, » elle déclare avant de la laisser glisser dans le seau à côté d'elle. Un côté grizzly qui fait qu'elle n'a pas volé son nom d'équipe, faut croire, même si c'est pas très couleur locale à la maison. « Tu peux manger le poisson ? » elle s'enquiert quand même. Elle a déjà fait son sondage allergies la veille, mais ça lui rappelle qu'elle a pas trop pensé à demander si certains avaient des régimes spéciaux, vegan ou sans gluten ou ces trucs-là. Ça serait quand même idiot de venir dans une telle émission et de ne survivre qu'avec des légumes, mais après tout, le confort proposé par le camp est tout de même plus élevé que ce à quoi elle s'attendait.

Promenade quotidienne. Déjà trois jours que vous étiez là, et tu avais l'impression qu'à chaque fois que tu partais en balade, tu découvrais un nouvel endroit. Tu longeais le courant de la rivière, profitant de la fraîcheur apportée par l'eau. Paisible, agréable. Peut être ton nouvel endroit favori. Tu avances le long de la rivière jusqu'à apercevoir @ronnie qui semblait... occupée ? Elle te fait signe de te taire, de ne pas bouger, et tu l'écoutes, intrigué, avant de la voir... pêcher un poisson à mains nues ? Hein ? tu lâches instinctivement alors qu'elle brandit une truite devant toi. Tu... ? tu as du mal à trouver les mots, traversant la rivière en remontant ton pantalon pour ne pas le tremper. Oui, oui, mais... Ton regard passe d'elle à son seau de poisson, loin d'être vide. Comment tu fais ça ? tu demandes. Tu étais débrouillard, mais vraiment pas à ce point. Montre moi.

Dans sa tête, @Kyle il fait partie de leur petit cercle hapa des visages un peu plus familiers que les autres, une étiquette aussi stupide que réductrice, mais c'est plus fort qu'elle. Tout comme Toni, sur sa shortlist des candidats avec qui elle aimerait bien discuter de certains sujets, si elle seulement en avait les capacités pour l'instant. Ça a l'air de surprendre Kyle de croiser quelqu'un en pleine partie de pêche - bien que d'ordinaire, il est vrai que les techniques à mains nues, ça doit pas courir les rues. Espèce de réflexe hérité des techniques apprises de sa grand-mère, de ne jamais pêcher pour blesser ni gaspiller, pour ne pas déséquilibrer la faune locale avec la sur-pêche. Les principes même de leur art commun, même si d'ordinaire, elles passent plus de temps en apnée sous l'eau à ramasser des coquillages qu'à piéger des truites. Quand on lui demande comment elle fait ça, Ronnie affiche une mine un peu confuse. « Euh... » Elle cherche ses mots, Hirono, pour essayer de bien expliquer son process dans une langue étrangère. Elle se relève, pour enjamber un rocher d'un mouvement agile, pieds nus, et indiquer du doigt le piège naturel mais façonné de sa main. « Là, j'ai mis les roches. Comme ça, comme ça, tout comme ça, pour bloquer. Là, c'est pas assez profond. Le poisson, il doit passer là... » elle trace le chemin forcé qu'elle crée en placant des rochers de manière stratégique, jusqu'à une espèce de cuvette de laquelle il est plus difficile de fuir - là où tout se passe. « Et puis moi j'attends. Je fais pas de bruit. Et quand le poisson vient là, c'est aller très vite, » elle commente en reprenant sa place près du piège. Le geste, ça s'explique pas trop, elle a mis des années pour arriver à quelque chose. « Je faisais pareil quand j'étais petite avec mes amis, » ajoute Hirono avec un sourire en passant une main dans ses longues mèches sombres, de nouveau accroupie près de son seau. « Il faut préparer, et puis patience. Et puis aussi aller vite, avec deux mains, et bien attraper, sinon ça glisse et le poisson il s'en va, » elle précise. Parce qu'elle y est depuis plusieurs heures, et qu'elle n'en n'est qu'à cinq petites truites - à peine de quoi nourrir un tiers des candidats - mais elle préfère ça que jouer les sauvages à coups de harpon. Les poissons resteront en vie jusqu'à ce qu'elle soit absolument certaine qu'ils seront consommés, ou elle les relâchera de nouveau dans la rivière. « Est-ce que tu comprends ? C'est difficile... » elle fait avec un petit rire un peu gêné par ses capacités de communication limitées. Elle doit sans doute passer pour une idiote avec ses mots simples et sa grammaire hachée, alors qu'elle sait qu'elle ne donnerait probablement pas du tout la même impression dans sa langue maternelle.

Tu n'avais pas vu grand-chose de @ronnie jusqu'ici, mais tu ne t'attendais clairement pas à la trouver ici, à pêcher des poissons à mains nues. Elle passait sans doute de la fille très discrète qui ne parlait pas très bien anglais, à celle qui était sans doute le plus à même de survivre sur le camp. Tu étais impressionné, un peu incrédule face à ça d'ailleurs. Tu lui demandes de te montrer, de t'expliquer, curieux d'en apprendre plus sur sa technique. Tu te concentres, la suivant du regard sans faire le moindre bruit. Elle savait ce qu'elle faisait, ça se voyait, et comme elle le disait, c'est quelque chose qu'elle faisait déjà quand elle était petite. La manière dont t'en parles, ça a l'air tellement simple... tu dis en t'asseyant sur un rocher, un peu plus loin, histoire de ne pas la déranger. Tu sais te servir d'une canne à pêche, t'avais passé des heures l'été à apprendre avec ton père, mais à mains nues... C'était complètement différent quand même, et ça demandait une certaine agilité et une certaine attention que tu n'avais pas forcément, ainsi qu'une patience encore plus importante que pour la pêche à la ligne. Oui t'inquiète, c'est hyper clair. Je veux juste pas te déranger. tu dis en plongeant ton regard dans celui de la brune. Elle ne parlait pas si bien que ça anglais, mais suffisamment pour bien se faire comprendre. Et tu n'allais pas non plus faire le difficile, ça semblait déjà assez compliqué pour elle. Les pieds dans l'eau, tu lèves tes yeux vers elle. C'est le fait d'être aussi à l'aise en pleine nature qui t'a donné envie de participer ?

La réaction de @Kyle face à son plan pour pêcher sans déroger à ses principes lui arrache un petit rire un peu gêné, alors que finalement, c'est bien son unique talent, la pêche. D'autres sur le camp auraient sans doute d'autres talents plus ou moins cachés tout aussi utiles ou "impressionnants", elle en est convaincue. Un peu rassurée d'entendre que ses explications sont claires - et moins intimidant qu'on s'adresse à elle comme à une adulte et pas une idiote ou une enfant, comme ça arrive souvent lorsque ses interlocuteurs se retrouvent bloqués par sa grammaire approximative. « Non, c'est pas grave, » elle hoche la tête pour indiquer que Kyle ne dérange pas. Elle a d'autres plans pêche en tête depuis son inspection de la faune locale. « Je peux chercher les, euh... » Bloquage. C'est quoi le mot déjà ? Son esprit bute sur ザリガニ, qu'elle finit par tenter par une traduction littérale des kanji le composant. « ...les crabes scorpions ? Avec le filet, » elle ajoute enfin, en brandissant une petite épuisette trouvée dans la cabane de pêche, posée près de son seau. Parce que les écrevisses, ça pince, surtout. Pas forcément envie de se retrouver à l'infirmerie en deux jours parce qu'elle se serait fait attaquer les doigts par des écrevisses en colère. L'analyse de Kyle sur sa présence la laisse silencieuse un instant avant de hocher la tête. « Oui, je pense. » Clairement, elle a choisi son programme - les émissions à base de jet-set et de luxe, ça ne l'intéresse absolument pas, pour le peu qu'elle ait vu des programmes américains. « Et puis pour pratiquer l'anglais aussi, » ajoute Hirono avec un rire gêné. Et pour te remettre de ta dépression, Ronnie, mais ça, même pas toi n'est vraiment prête à en parler ici. « Toi l'accent est différent des autres, tu viens de où ? » Les candidats américains et canadiens, elle les repère facilement, à parler en mâchouillant les mots - même si elle est plus habituée à ce type d'accent, leur débit de parole ne rend pas les choses simples. Et puis y'a les autres, comme Vega, Marco ou Finley, plus exotiques, plus difficiles à replacer ou à comprendre selon les mots et les moments. « Toi tu aimes la nature aussi ? Tu fais des activités de dehors chez toi ? » elle ajoute en s'accroupissant habilement près d'un rocher pour se rapprocher de l'eau et d'un spot qui semblerait parfait comme cachette à écrevisses, veillant à ne pas glisser.