four minute warning (mercredi, 14h15)

Elle a repéré la base nautique dès les premiers jours, Scylla, mais sa curiosité l'a poussée dans un premier temps à se familiariser avec tout le camp, forêt et randonnées incluses histoire de se sentir bien à l'aise dans son nouvel environnement. Ca lui a en plus donné une excuse pour ne pas trop s'intéresser aux autres, parfaitement contente dans sa petite forteresse de solitude mentale où elle ne doit pas se forcer à ne pas lever les yeux au ciel toutes les cinq minutes parce que les princesses du camp ont vu 'un truc ramper' à leurs pieds. C'était marrant les deux premières heures, mais ça commence à lui taper gentiment sur le système, effet secondaire de leur cohabitation forcée même si Scylla tente de donner le change au moins un peu. Pas certaine de savoir pourquoi elle fait l'effort, si c'est par envie, pour ne pas décevoir Jem, ou juste parce qu'elle n'a pas grand-chose de mieux à faire de toute façon. Arrivée à la base nautique, elle capte directement les kayaks qui éveillent son intérêt tandis qu'un sourire satisfait glisse sur ses lèvres. Une autre candidate, @Vega, a l'air d'avoir eu la même idée. A quelques mètres d'elle, elle est déjà en train d'essayer de monter dans son kayak et Scylla se décide à l'y rejoindre directement sans lui laisser le temps de refuser. « C'est parfait, tu vas pouvoir ramer » elle lâche avec désinvolture, vrillant ses prunelles dans celles de Vega. L'ombre d'un sourire pour délier ses lèvres, avant de mieux se caler. Elle est dans un mood de provocation gratuite, juste pour se distraire, c'est tombé sur la joueuse de poker mais ça aurait pu tomber sur n'importe qui d'autre. « Allez, Vegas, on y va. Rames dans l'eau, gauche, droite, gauche, droite » elle continue comme une sale gosse, se moquant d'écorcher son prénom parce qu'elle se trouve drôle. « Avec un sourire en plus ça serait mieux. » Gratos.

On ne va pas se mentir, cet endroit aussi horrible soit-il pour une nana habituée au luxe comme Vega, a ses atouts. Particulièrement les espaces extérieurs, qui lui changent radicalement de Vegas ou de Madrid d’ailleurs. Bien qu’elle se considère comme une fille de la ville, elle a toujours aimé les espaces naturels. C’est mieux avec un guide expérimenté, mais elle ne va pas laisser son manque d’aptitude restreindre ses choix d’activité. L’idée était de s’entrainer au maniement des rames, chose qui pourrait aisément être utile dans cette aventure. Elle s’avance sur le ponton et choisi la première barque qui passe. Elle galère un peu à s’installer, sans perdre son équilibre. Et à peine installée qu’elle se retrouve en compagnie d’une candidate qui n’allait vraisemblablement pas lui demander son avis pour la rejoindre. Vega affiche une expression neutre, mais dans le fond elle est assez dérangée par cette intrusion qu’elle n’avait pas vu venir. Si elle n’avait pas la parfaite maitrise de ses émotions, on pourrait voir qu’elle est totalement prise au dépourvue. Elle la reconnait, c’est @Scylla, son profil lui était resté en tête notamment parce qu’elle porte ce prénom, mais pas uniquement. La demoiselle joue les autoritaires, pas encore au courant que Vega elle n’aime pas l’autorité. Même quand c’est de la pure provocation comme à l’heure actuelle. Elle pince ses lèvres, se saisit des rames, puisqu’elle était venue pour ça et commence à ramer oubliant volontairement les commentaires sur son absence de sourire. « Si je te pousse dans l’eau, tu te transformes en monstre marin ? » Elle questionne après un moment de silence volontaire. Vu qu’elle écorche son prénom sur une blague sans saveur, elle s’octroie le droit de lui sortir les banalités habituelles sur son prénom tiré de la mythologie. Clairement, elle ne peut pas être la première à lui faire le coup, à moins qu’elle ne soit entourée que d’idiots finis.  « A ton tour. » Elle ordonne de sa voix guindée, habituée à « demander » qu’on fasse x choses pour elle. Les rames finissent entre les mains de la mécano.  « Je te laisse le choix du sourire. » Magnanime, qu’elle est. Scylla, elle rentre dedans sans subtilité. Une impulsivité qui n’est pas pour déplaire à Vega, même si elle aurait tendance à trouver sa façon de faire assez vulgaire.

@Vega n'a pas l'air ravie de devoir partager son kayak avec elle, peut-être le côté intrusif sorti de nulle part ou cet espèce de franc-parler qu'elle a, de paire avec son je m'en foutisme complet. Scylla, ça l'amuse toujours de provoquer un peu et de voir ce qui passe et ce qui ne passe pas. Son empathie limitée la rend relativement imperméable aux émotions des autres, en particulier quand elle ne sait littéralement rien d'eux et ici c'est plutôt utile. Vega y va de sa petite pique, lui arrachant un ricanement au passage. « J'sais pas, tu veux me pousser à l'eau pour voir ce que ça donne ? » elle propose avant de récupérer les rames si gentiment tendues par la joueuse de poker. C'est vrai qu'elle a un nom à la con, même si sa mère a pour habitude de lui rappeler qu'avant d'être un monstre, Scylla était une nymphe. Comme la Scylla actuelle n'est ni monstre, ni nymphe, elle se contente de laisser les vannes glisser sur elle avec une indolence non-feinte. D'un geste, elle se met à ramer tranquillement, un sourire moqueur faisant une apparition furtive. « Tiens, c'est cadeau » elle annonce histoire que Vega capte bien le petit sourire qui disparaît dans la foulée. Elle aime pas sourire, Scylla, elle trouve que ça lui donne l'air trop niaise, genre petite meuf toute mignonne avec ses fossettes. Elle tire pas la gueule non plus, elle est juste impassible 90% du temps - y compris quand elle ne veut pas l'être, mais qu'elle s'amuse de voir les réactions des autres devant son visage à la moue neutre. « Top trois des gens que t'as déjà envie de noyer ? » elle propose en guise de conversation. Peut-être pas la discussion la plus évidente alors que l'aventure commence à peine, mais elle sent que Vega est du genre judgy as fuck, assez pour s'être fait une opinion tranchée d'à peu près tous les gens avec qui elle a déjà parlé.